Si vous changez de voiture, évitez le diesel !

Publié le 10 janvier 2013

42000 morts prématurées par an ! C’est le triste bilan de la pollution aux particules fines en France, selon le Ministère de l’Ecologie... Quand on parle de particules fines, il s’agit des fameuses PM10, les particules en suspension d’une taille inférieure à 10 microns et qui ont la mauvaise idée, pour les plus fines d’entre elles, de se loger au fond des alvéoles pulmonaires et d’entraîner entre autres le cancer du poumon ou des maladies cardiovasculaires.

C’est particulièrement l’été, en période fortement anticyclonique, que le phénomène s’aggrave. Pour preuve, le nombre de jours où ATMO Nord-Pas-de-Calais (l’organisme en charge de la surveillance de l’état de l’air dans notre région) tire la sonnette d’alarme. Et l’un des principaux coupables, c’est le transport routier (automobiles, poids-lourds), et plus précisément le parc roulant au diesel. C’est d’ailleurs la politique de longue date ultra-favorable au diesel pratiquée par la France qui fait que notre pays est fortement touché par ce fléau. Cette politique favorable au diesel est une politique industrielle mais qui n’a aucun sens en matière de santé publique. Les messages se suivent et se ressemblent en la matière, mais rien n’y fait : en 2011, 72% des véhicules neufs vendus étaient à motorisation diesel. Et en novembre 2012, 81,6% du carburant vendu en France était du diesel : un record ! Et cela restera le cas tant que les taxes resteront favorables au diesel dans notre pays. L’arbitrage est pourtant simple : l’économie ou la santé.

Mais heureusement, si la France n’est pas raisonnable en la matière, l’Europe ne l’entend pas tout-à-fait de la même manière. Ainsi, la directive 2008/50/CE du Parlement Européen a été transposée en droit français par le décret 2010-1250, qui limite le taux de particules PM10. C’est donc essentiellement sous la pression de l’Europe que l’on évolue dans le bon sens... Et en mai 2011, Bruxelles a renvoyé la France devant la cour de justice européenne pour non-respect des valeurs limites relatives aux particules dans l’air. Alors face aux véléités de l’Europe, la France a créé les ZAPA (Zones d’Action Prioritaire pour l’Air) et 8 agglomérations françaises se sont alors montrées intéressés (mais pas Lille) pour expérimenter ce dispositif de restriction des centres-villes aux véhicules les plus polluants. Récemment, deux d’entre elles (Clermont-Ferrand et Nice) ont jeté l’éponge. Ce dispositif est-il mort-né ? L’avenir nous le dira ; en tout cas cela semble mal parti.

Alors, Lille pas intéressée par les ZAPA ? C’est bien dommage car le rapport publié récemment dans le cadre du projet Européen APHEKOM la classe 13ème des 25 villes européennes étudiées pour le niveau de pollution aux particules fines, certes derrière Marseille, mais devant Paris, Lyon, Strasbourg, Bordeaux, Toulouse, Londres, etc... Si nous respections les taux de pollution préconisés, l’espérance de vie serait augmentée en moyenne d’environ 6 mois dans notre agglomération.

En juin 2012, l’OMS enfonçait une porte ouverte en affirmant que "les preuves scientifiques sont irréfutables et les conclusions du groupe de travail ont été unanimes : les émanations des moteurs diesel causent des cancers du poumon". Grande découverte... En fait, cela fait longtemps qu’on le sait. Déjà en 1996, le magazine Sciences et Avenir titrait en une "Faut-il interdire le diesel en ville ?".

En tout cas, les signaux à destination de l’opinion publique se multiplient ces derniers temps pour faire doucement comprendre que la fiscalité sur le diesel risque bien d’être moins favorable demain qu’elle ne l’est aujourd’hui. Il y a un an environ, c’était Bruxelles qui proposait une directive européenne visant à taxer plus cher le diesel que l’essence. Mais surtout, plus récemment, c’est le Président du Comité sur le fiscalité écologique, Christian de Perthuis, qui a laissé entendre qu’il est inéluctable que les taxes sur le diesel soient remontées au niveau de celles sur l’essence. Actuellement, le diesel est taxé à hauteur de 0,65 EUR le litre et l’essence à hauteur de 0,86 EUR le litre.

Une telle mesure irait évidemment dans le bon sens étant donnés les dégâts sanitaires causés par le diesel. Et au moins, avec les multiples signaux donnés depuis plusieurs années, personne ne pourra dire qu’il a été pris au dépourvu !

- La qualité de l’air en Nord-Pas-de-Calais : http://www.atmo-npdc.fr
- Le rapport complet de l’APHEKOM (programme européen sur pollution de l’air et santé) : http://www.aphekom.org/c/document_l...
- Un article détaillé sur les dangers du diesel : http://www.asef-asso.fr/ma-ville/ur...
- Ministère de l’Ecologie, agir pour une meilleure qualité de l’air : http://www.developpement-durable.go...


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