Vers une évolution des tarifs Transpole

Publié le 21 mars 2015

La dernière augmentation des tarifs Transpole remonte au 1er janvier 2013, il y a donc maintenant plus de 2 ans. Le ticket unitaire était alors passé de 1,40 EUR à 1,50 EUR (+ 7,1%) et l’abonnement mensuel de 48,70 EUR à 52 EUR (+ 6,8%). Entre 2009 et 2013, la hausse avait été de 20% alors qu’entre 2006 et 2009, il n’y avait eu aucune augmentation des tarifs.

Nous sommes maintenant en 2015 et de multiples éléments nous font dire que les tarifs Transpole risquent bien d’évoluer (et d’augmenter) prochainement.

- 1er élément : l’augmentation de 7 à 10% du taux de TVA pour les transports publics le 1er janvier 2014 n’avait pas été répercutée sur les tarifs.

- 2ème élément : le nouveau système de billettique, développé par Parkeon et mis en service en juin 2013, a connu de nombreux dysfonctionnements et ce, pendant de nombreux mois, engendrant un important manque à gagner pour les recettes d’exploitations de Transpole.

- 3ème élément : le taux de fraude est particulièrement élevé sur le réseau Transpole (on parle d’environ 17%), ce qui augmente encore le manque à gagner sur les recettes d’exploitation

- 4ème élément : le contexte de crise actuel et de moindre disponibilité de l’argent public fait qu’il est de plus en plus difficile de financer le système de transport public, dont nous rappelons que les voyageurs financent environ 30% du coût par l’achat de leurs titres, quand les 70% restants sont payés par les taxes (le versement transport des entreprises notamment) et les impôts. L’équation est donc on ne peut plus simple : si les 70% deviennent plus compliqués à mobiliser, cela signifie que les 30% risquent de voir leur part augmenter et donc, en d’autres termes, que le prix payé par l’usager (le prix du ticket) va augmenter. D’ailleurs, lors de la traditionnelle cérémonie des vœux en janvier 2015, Jean-Marc JANAILLAC, président de l’Union des Transports Publics et ferroviaires, a exprimé cette difficulté : « soyons très clairs : le modèle économique qui est aujourd’hui celui du transport public urbain a atteint ses limites ». Il est important de noter que le Versement Transport, qui finance une part non négligeable du système de transport public, est payé par les entreprises de plus de 9 salariés et assis sur leur masse salariale. Or, dans le contexte de crise actuelle, cette masse salariale a tendance à diminuer. Et le taux du Versement Transport ne peut souvent pas augmenter car en général, dans les grandes agglomérations comme Lille, il est déjà au plafond (2%). La conséquence de tout cela, c’est que la contribution du Versement Transport (et donc des entreprises) dans le financement du système de transport public a tendance à diminuer.

On voit donc bien que l’exercice financier actuel est particulièrement complexe, et ce d’autant plus que, à trop augmenter les tarifs, on s’expose à une moindre utilisation des transports publics (report sur d’autres modes comme la marche, le vélo ou la voiture) ou à une augmentation de la fraude, voire les deux ! C’est une situation inédite dans laquelle nous nous trouvons et c’est pour cette raison que tous les acteurs du transport public sont particulièrement inquiets.

Il semblerait donc que Transpole et Métropole Européenne de Lille envisagent de refondre complètement la politique tarifaire. Notamment en faisant contribuer plus fortement ceux qui ont les moyens de le faire. Par exemple, le 1er janvier 2009, un décret imposait à tous les employeurs de rembourser 50% du prix de l’abonnement transport de leurs salariés. Avant le 1er janvier 2009, un salarié payait donc environ 45 EUR son abonnement mensuel, alors que, après cette date, il ne le payait plus que 23 EUR. On imagine donc naturellement que le prix des abonnements pourrait augmenter, sachant que la contribution à hauteur de 50% par l’employeur amortit mécaniquement de moitié toute hausse du tarif.

Dans le courant du mois de février, Transpole réalisait une enquête auprès d’une partie de ses abonnés au sujet de la future modification de la grille tarifaire. Les questions qui étaient posées étaient les suivantes :

- Quel abonnement Rythmo utilisez-vous le plus souvent ?
- Utilisez-vous d’autres titres de transport que votre abonnement Rythmo ?
- Quel titre utilisez-vous à la place (titre le plus fréquemment utilisé) ?
- Actuellement exercez-vous une activité professionnelle ? (NDLR : voir notre remarque sur le remboursement employeur plus haut)
- Quels sont les revenus mensuels de votre famille/foyer ?
- Quelle est votre situations familiale ?
- Votre conjoint(e) est-il/elle utilisateur également d’un abonnement Transpole ?
- Lequel ?
- Percevez-vous le RSA ?
- Votre situation personnelle actuelle vous permet-elle de pouvoir bénéficier de la CMU-C ?
- Etes-vous actuellement bénéficiaire de la CMU-C ?

L’ensemble des questions posées (notamment sur les revenus du foyer et l’éventuelle droit aux aides sociales) laisse imaginer que l’on se dirige vers une tarification basée (au moins partiellement) sur les revenus, là où le modèle actuel est basé sur le statut du voyageur (étudiant, chômeur, retraité). C’est une option qui a déjà été évoquée à plusieurs reprises, notamment lors du mandat communautaire précédent (on parlait de tarification sociale). C’est un choix qui a d’ailleurs déjà été fait dans plusieurs villes en France (Grenoble depuis 2009, Strasbourg depuis 2010 ou encore Nantes depuis 2015), où le prix payé par l’usager est fonction de son quotient familial.

On ne devrait de toute façon pas tarder à en savoir plus...


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