Prospective sur les transports à Lille en 2030 : épisode 2

Publié le 13 octobre 2014

Comment se déplacera-t-on en 2030 ? Certains se sont déjà pliés à cet exercice de prospective pas très facile à réaliser, mais nous vous proposons ici de faire le focus sur notre agglomération lilloise. Imaginez l’espace d’un instant que nous sommes en 2030, et que nous ayons à décrire comment on se déplace. Ceci n’est à ce stade qu’une fiction, qui s’avèrera peut-être totalement fausse (ou pas), mais cet exercice permet au moins à chacun de s’interroger sur la mobilité dont il veut pour dans 15 ans, et celle dont il ne veut pas, tout cela en laissant à chacun son libre arbitre. Si vous êtes prêts, alors c’est parti pour le 2ème épisode de notre voyage dans le futur en 5 épisodes. Vos réactions sont évidemment les bienvenues sur notre forum car la mobilité de demain, c’est ensemble que nous devons la construire.

Episode 2 : l’offre massive de transports collectifs

La congestion et l’insécurité routières, en lien avec l’épuisement des ressources naturelles, a logiquement amené au développement le plus durable possible concernant la mobilité : les transports collectifs.

Les principales mesures prises depuis 15 ans :

­- La région Nord­ Picardie a, à l’instar de quelques autres avant elle, proposé une tarification plate sur son réseau régional : 1€ le trajet en train, quelle que soit la distance. Mais la mesure s’est montrée relativement peu efficace, les voyageurs ne se basant pas sur le coût de leur déplacement pour choisir leur mode, sinon ils auraient déjà pris le train avant la baisse de prix car ce dernier revenait déjà bien moins cher que la voiture à l’époque. La région a alors fini par rendre le réseau régional gratuit en 2019. Les réseaux locaux de transport se sont alignés, toute taille de territoire confondu

­- L’effort sur la tarification s’est doublé d’un effort important sur l’offre, avec la construction du RER du bassin minier. Ce dernier, qui fait totalement sens au sein de la Communauté Métropolitaine, mobilise certes encore les capacités d’investissement de la région pour les quinze prochaines années mais il permet désormais de relier de façon cadencée St Henriette (et Lens/Douai) à Lille.

­- Le réseau de métro lillois n’a pas évolué au-delà du doublement du métro durant les années 2010. Il n’est pas rare à l’heure de pointe de devoir attendre jusqu’à une dizaine de rames (toutes les 80 secondes !) avant de pouvoir monter vu le taux de saturation. Des lignes de bus de délestage ont été mises en place afin de pallier à ce problème mais le relatif manque de sites propres (seulement 70 % du réseau, et il reste quelques points noirs non traités) et la haute fréquence des bus empêche une desserte optimale.

- La création de nouveaux pôles d’échange train/bus/métro plus capacitifs (nouvelle gare TER Porte des Postes, véritable hub à Pont de Bois, etc.) est attendue dans les prochaines années mais la disparition des recettes tarifaires et la nécessité de desservir tous les recoins de la Communauté Métropolitaine avec un bon niveau de service rendent difficile l’équation budgétaire d’investissement.

Conséquences de cette politique :

- Le report modal a fini par être important mais les conditions de circulation sont difficiles en TC : saturation des sites propres par les nombreuses lignes de bus, véhicules très chargés avec des personnes les utilisant pour un ou deux arrêts, notamment dès qu’il pleut quelques gouttes, etc.

- La gratuité de tous les réseaux de transport a permis à bon nombre de citadins de réaliser leur rêve en allant s’installer « à la campagne », c’est-à-dire à proximité d’une gare périurbaine. Certes, la congestion du réseau de TC leur impose des trajets pendulaires de 2 à 3 heures matin et soir, mais ils peuvent profiter de leur petit pavillon avec jardin « à la campagne » où les prix ont fortement augmenté

- La congestion routière a globalement diminué mais il subsiste des gros problèmes, notamment dans les petites agglomérations aux environs des gares où les parkings relais sont toujours trop petits malgré les agrandissements successifs

- Les difficultés connues sur le réseau d’Ile de France à partir des années 2000 se retrouvent désormais également ici : discrimination à l’embauche en fonction de la ligne de transport sur laquelle vous habitez, problèmes plus ou moins réguliers de paralysie d’un réseau en extrême limite de capacité pour lequel peu de solutions existent étant donné les difficultés de financement actuel


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